La loi, c'est la loi, et celle du 11 février 2005, dédiée au handicap, impose aux employeurs, qu'ils soient privés ou publics et dont les effectifs comptent au moins 20 salariés, d'embaucher au minimum 6 % de travailleurs handicapés. Les employeurs ne respectant pas ce minimum sont condamnés à verser des pénalités financières. Alors, question : concernant l'embauche des handicapés, entre la fonction publique et le secteur privé, quel est l'employeur qui fait le plus d'efforts ? Selon les chiffres de l'année 2013, c'est la fonction publique qui gagne avec 4,64 % d'agents handicapés alors que le secteur privé plafonne à 3 %. La fonction publique territoriale (communes, conseils généraux, conseils régionaux…) est la plus vertueuse avec 5,66 %, suivi de la fonction publique hospitalière (5,2 %) et de l'État (3,56 %). Mais comment rejoindre la grande famille des fonctionnaires ? Il y a deux portes d'accès.
Sur concours
Comme son nom l'indique, ce type de recrutement est une « compétition », à laquelle concourent personnes valides et handicapées. Toutefois, tout candidat souffrant d'un handicap bénéficie de droits spécifiques. Ainsi, aucune condition de limite d'âge ne peut lui être imposée. De plus, en fonction de la nature de son handicap ou de son degré d'invalidité, il peut obtenir des aménagements particuliers comme l'installation dans une salle spéciale, un temps de composition majoré d'un tiers, l'utilisation d'un ordinateur ou temps de repos supplémentaire lors des épreuves du concours. Pour obtenir ces aménagements, il faut toutefois produire un certificat médical délivré par un médecin agréé dont la liste est disponible en préfecture.
Par contrat
Une personne dont le handicap est officiellement reconnu peut être recrutée sans passer par un concours. Selon sa formation et à condition que son handicap soit compatible avec le poste, elle peut postuler à une fonction d'agent de catégorie A (Bac + 3), B (bac) ou C (sans diplôme). En cas d'admission, un contrat est signé : sa durée est équivalente à la période de stage effectuée pour le même emploi par un lauréat de concours, soit en général un an. Au terme de ce premier contrat, la personne peut être titularisée et devenir fonctionnaire. Si la période d'essai n'a pas été concluante, elle peut être renouvelée pour un an.
À tous les échelons de la fonction publique, des recrutements spécifiques sont organisés. Par exemple, chaque année, le ministère de l'Économie et des Finances embauche ainsi 300 personnes handicapées. Dans l'Éducation nationale, à chaque rentrée scolaire, la porte est également ouverte à ces travailleurs. Pour la rentrée 2014, 390 postes de personnel enseignant, d'éducation et d'orientation ainsi que 135 emplois de personnel administratif et technique étaient ainsi à pourvoir. Mais attention : posséder le statut de travailleur handicapé ne conduit pas à un recrutement automatique. Seuls les candidats ayant le bon profil sont recrutés. Tout candidat reçu dispose des mêmes droits (et devoirs) que les autres fonctionnaires : sa rémunération et ses indemnités sont identiques. Toutefois, il peut bénéficier de certains aménagements de son poste de travail et d'un suivi médical particulier.
Incontournable : le FIPHFP
Pour faciliter le recrutement dans la fonction publique, il existe un organisme incontournable : le FIPHFP (Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique). Créé en 2005, il a pour mission d'intégrer et de maintenir les handicapés dans l'emploi public, grâce à des financements à destination des employeurs. Et, bonus, il propose toutes ses offres d'emploi sur un site justement appelé « carrefour de l'emploi public ».
Sites utiles
www.carrefour-emploi-public.fr
www.fiphfp.fr